Les Alpes de Haute-Provence sont vastes comptant à peine 162 000 habitants. Pour comparaison, ce chiffre correspond à la population grenobloise.
63 établissements culturels de villages disposant d’associations patrimoniales et de sites tournés vers la biodiversité ou l’environnement pourraient répondre à la définition de musée de l’ICOM.
C’est ce grand nombre de musées disposés sur une superficie presque 400 fois plus étendue que Grenoble qui interpelle les élus : il s’agit de fournir à toutes ces structures hétéroclites un « label de musée » grâce à des collections organisées, une information maîtrisée ainsi qu’à la mise en place d’expositions temporaires ou permanentes… tout cela dans le respect de critères scientifiques préconisés par le ministère de la culture.
En créant son réseau Culture, le conseil départemental pouvait répondre à cette attente. Il regroupe aujourd’hui 30 musées dont 9 Musées de France. Ses missions comportent 3 volets.
Le volet animation
Il s’agit de casser l’isolement en créant du lien entre ces musées locaux, à moyens humains et financiers restreints. Le réseau met donc à leur disposition certains de ses moyens : personnel, veille juridique, lettres d’information, photographies d’inventaire, rencontres thématiques, chantier solidaire des collections…
Novateur, le chantier solidaire des collections casse la solitude des responsables des musées face à leurs collections pléthoriques. En proposant sur 3 jours une dynamique entre les musées participants, cette action sensibilise à la conservation préventive et contribue à former à la gestion des collections.
Le volet Passeport des musées
Créé en 2003 le Passeport des musées est une invitation aux voyages géographiques et patrimoniaux dans le territoire.
Toute l’histoire bas-alpine est résumée dans ces lieux de mémoire. Il ouvre les frontières de la curiosité.
Outil promotionnel, il favorise la culture mais également l’économie et le tourisme. Il représente 27% des entrées dans tous les musées du département ainsi qu’un « label qualité », véritable cooptation sur des critères normatifs en terme de collections, de service public et d’intérêt général.
Le volet Inventaire informatisé
La loi « musées » préconisant l’inventaire et le récolement a fait ressortir le besoin double de gestion informatique et d’accessibilité en ligne des collections. L’informatisation a d’abord été développée pour les 2 musées départementaux puis étendue aux musées du réseau qui le demandent. 18 musées utilisent aujourd’hui le logiciel et partagent ainsi leurs collections.
Pour conclure
Le réseau des musées du territoire est ancien. Ses contours ont été dessinés afin de valoriser l’histoire d’un territoire tout en favorisant la professionnalisation des sites.
Le réseau existant aujourd’hui est l’agrégation de plusieurs missions dévolues au fil du temps (le passeport des musées, l’informatisation des collections, l’accompagnement ponctuel à des musées, etc.). Il reste à lui définir des nouveaux contours.
