Charles-Éric Siméoni : itinéraire d’une passion
Issu d’une famille marseillaise, la relation entre Martigues et Charles-Éric Siméoni est ancienne. Fils de chirurgien, il y accompagne son père lors de ses interventions dans la clinique locale et part à la découverte de la ville. Dans les années 1980, il découvre le musée Ziem et est agréablement surpris par la programmation qui met en valeur de jeunes artistes, peu connus.
Siméoni se forme par lui-même à l’art, encouragé par son professeur d’histoire et sa galeriste. Au cours des années 1970, il fréquente les musées marseillais et commence à collectionner des œuvres d’art naïf tout en se rendant fréquemment à Paris. C’est en 1974 que débute sa collection d’art contemporain avec l’acquisition d’un dessin de Lucio Fontana. À Lyon, où il effectue ses études de médecine, il visite souvent les musées et passe sa licence en histoire de l’art et archéologie.
De retour à Marseille, en 1979, il se lie d’amitié avec Jean-Jacques Ceccarelli et Nicolas Valabrègues. C’est alors qu’il effectue ses premières acquisitions directement auprès d’artistes. Ses achats, subjectifs, résultent de « coups de cœur », même si le manque de place l’oriente vers les arts graphiques.
En 1986, il s’installe à Paris et fréquente assidûment les musées et les galeries. La découverte d’expositions et de manifestations internationales lui permet d’affirmer ses goûts.
Pour des raisons personnelles, il vend sa collection aux enchères en 2002 et en débute une nouvelle en 2003. Il s’oriente alors vers la photographie.
Aujourd’hui, ses critères de sélection et sa collection ne cessent d’évoluer. Comme pour la photographie, Charles-Éric Siméoni continue de s’intéresser à la représentation humaine mais en peinture, tout en continuant à acquérir des œuvres graphiques…
La première donation au musée date de 1996. Elle se caractérise par la présence d’œuvres graphiques ainsi que par de nombreuses cartes de vœux et cartes postales qui nous renseignent sur les relations développées entre le collectionneur et les artistes, pour la plupart marseillais. Giuseppe Caccavale et Jean-Jacques Ceccarelli y sont particulièrement représentés.
On les retrouve dans la deuxième donation, datée de 2000. Celle-ci est également composée d’œuvres d’artistes de renommée internationale (Sol Lewitt, Pierre Alechinsky, Zabunyan Sarkis, Chris Newman…), de près de dix créations d’Alain Lambilliotte ainsi que de plusieurs livres d’artistes.
La troisième donation, datée quant à elle de 2021, est centrée sur la représentation humaine postérieure aux années 1990 en photographie. Elle est composée d’artistes français (Delmas, Guibert, Waternaux, Boltanski, Delcourt) mais également étrangers (Sidibé, Glyadyelov, Corbijn, Peńa, Hugo, Kötting, Linéros…).
En totalité ce sont donc 133 œuvres que le collectionneur a offert au musée, faisant ainsi entrer dans les collections publiques martégales des artistes pour certains totalement absents du fonds.
Présentation de l’exposition