Joseph Meissonnier – Couleur et lumière

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Joseph Meissonnier dans la rue Marcel-Fabrigoule à Villeneuve lez Avignon
Huile sur toile, 54 x 65 cm
Musée Pierre-de-Luxembourg

En 1998, la municipalité de Villeneuve lez Avignon recevait, de Mme Hortense Bourgue, un legs composé de 62 peintures de Joseph Meissonnier.
Fille d’Alphonse Gras, peintre amateur, ami et mécène de cet artiste, elle souhaitait que les œuvres héritées de son père puissent être accessibles au plus grand nombre et, à cette fin, en fit don au musée Pierre-de-Luxembourg.
Exposées la même année dans la Tour Philippe-le-Bel, ces huiles n’avaient depuis plus fait l’objet d’aucune présentation. La création d’une salle d’exposition temporaire dans le musée villeneuvois est l’occasion de donner à voir de nouveau ce patrimoine.

Né dans la cité des Papes d’un père capitaine, commandant du pénitencier militaire d’Avignon, François Xavier Marie Joseph Meissonnier affirme sa vocation de peintre après des études de pharmacie. Il suit alors l’enseignement de Pierre Grivolas et de Paul Saïn qui l’initient à l’étude du plein air et de la nature. Après une première exposition à Orange en 1888, il participe, dès l’année suivante, au Salon des Artistes Français à Paris. Sa carrière se déroule néanmoins essentiellement à Avignon où il participe à la fondation du Groupe des Treize, regroupement d’artistes issus de la Société Vauclusienne des Amis des Arts.

La route de Villeneuve et la tour de Philippe-le-Bel, 1928
Huile sur contreplaqué, 46 x 55,5 cm
Musée Pierre-de-Luxembourg

Dans les années 1900, Meissonnier est au sommet de son art mais connaît des difficultés financières. Le poste d’enseignant qu’il accepte à l’institution Grimaud-Meissonnier de 1901 à 1918, va lui permettre de bénéficier d’un revenu stable tout en continuant à se consacrer à son art.

En 1925, le groupe des Treize décide de fonder le Nouveau groupe des artistes régionaux afin de reprendre le cycle d’expositions interrompu par la Première Guerre Mondiale.
Les expositions que lui consacrent la Galerie des Pénitents noirs d’Avignon en 1925 puis, en 1929, la Galerie Georges Petit à Paris, finissent d’asseoir sa notoriété.

Si Meissonnier peint des paysages et des marines, il lui arrive également de représenter des scènes de genre qui l’apparentent à l’école réaliste. Sa palette, claire, et son intérêt pour les variations lumineuses le rapprochent des Impressionnistes dont il se démarque toutefois par le souci de traduire la pérennité de la forme.

Sur les 62 peintures offertes à la ville, seules une dizaine sont datées entre 1925 et 1928. Il est alors installé à Villeneuve lez Avignon où il décède quelques années plus tard.

Le mur rose, 1928
Huile sur toile, 46,5 x 61,5 cm
Musée Pierre-de-Luxembourg

Le legs Hortense-Bourgues comprend treize peintures représentant Villeneuve ou ses environs. Elles permettent de découvrir le pittoresque de la petite cité mais aussi ses jardins luxuriants, la beauté de ses monuments ou le charme de ses ruelles écrasées de soleil dans lesquelles apparaissent de frêles silhouettes.

Visions poétiques et sereines, elles sont avant tout une explosion de couleurs et de lumière. Les empâtements servent ici une représentation exaltée de la nature qui conserve toute sa grandeur et toute sa plénitude.

Les jardins de l’abbaye Saint-André
de Villeneuve lez Avignon,
1926
Huile sur toile, 81 x 65 cm
Musée Pierre-de-Luxembourg

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