L’association Musées Méditerranée développe des programmes pluriannuels de recensement, d’inventaire, d’étude et de valorisation des collections autour de thématiques définies. Ces initiatives ont pour objectif de mettre en lumière les collections méconnues en lien avec des musées, stimulant des travaux de partenariat entre les équipes en charge des collections et les experts, chercheurs et doctorants.
Ces projets collectifs de recherche ont vocation, s’agissant notamment des fonds archéologiques, à redonner une unité virtuelle à des mobiliers issus d’un territoire ou d’un site, mais qui ont été dispersés, depuis leur découverte au XIXe siècle et dans la première moitié XXe siècle, dans plusieurs musées et fonds privés.
Après avoir travaillé sur les mobiliers funéraires de l’âge du Fer du territoire alpin, c’est aujourd’hui autour de mobiliers funéraires de l’âge du Fer découverts dans le Cap Corse que l’association s’implique à travers un nouveau projet collectif de recherches soutenu par la DRAC Corse.
La découverte fortuite de restes humains et d’objets en bronze, à Carbonacce, sur la commune de Cagnano, en décembre 1900, a eu un fort retentissement dans le cercle des sociétés savantes. Il fut impossible au musée de Bastia de se porter acquéreur de pièces estimées comme un « trésor » par le propriétaire du terrain. Le Museum de Lyon fut en mesure d’acheter une importante partie des mobiliers en métal, verre et céramique après que le sous-directeur, Ernest Chantre, illustre anthropologue, ait étudié ces mobiliers dont les conclusions ont été publiées en 1902. Des « échantillons » de ce site funéraire – reconnu comme une nécropole – ont toutefois intégré les musées de Bastia, Marseille, Bagnols-sur-Cèze par des dons, ainsi que le musée archéologique national de Florence (Italie) suite à un achat.
Le récolement des Musées, associé à des recherches doctorales sur l’archéologie corse, a suscité la volonté de reconstituer ce fonds méconnu, conservé pour une grande partie dans l’ombre des réserves et chez des particuliers. La première partie des opérations consiste à dresser l’inventaire exhaustif des objets dans leurs lieux de conservation et à réaliser des photographies macroscopiques, en mise au point augmentée par compilation logicielle, en vue de l’édition d’un catalogue numérique. Les recherches historiographiques constituent un autre volet de ces investigations, non moins important, car les archives publiques ont parfois aussi été dispersées au fil des décennies. Archives publiques et privées apportent un éclairage sur les circonstances de la découverte, la constitution des fonds, leur mode de présentation et leur vulgarisation. Cette documentation vient nourrir les dossiers d’œuvre des musées.
Lire l’article de Joëlle Bouvry « Gaulois des Alpes. Archéologie funéraire et parures. »
Dans son rôle de coordination, l’association Musées Méditerranée s’intéresse à soutenir des études et des analyses scientifiques, dont certaines sont conduites à l’occasion d’opérations de restauration. Les conclusions de ces travaux seront publiées et pourront donner lieu à des expositions et des actions de médiation à l’horizon 2026-2027.