Le chantier des collections du Musée des Comtes de Provence

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Dans le cadre d’un grand projet de rénovation mené par l’Agglomération Provence Verte, le Musée des Comtes de Provence de Brignoles a fermé ses portes au public le 1er janvier 2024. Afin de pouvoir réaliser le diagnostic archéologique dès janvier 2025, le musée s’est attelé à vider le palais de ses collections et à organiser cette grande opération qu’est le chantier des collections.

copyright C. Monthérat

L’équipe du Musée dédiée à cette opération, composée de trois personnes, a d’abord procédé à l’inventaire de l’intégralité de la collection et sa traçabilité. Sur une base de 1 700 objets, ce sont finalement un peu plus de 3 800 objets qui figurent à présent sur la base de données. Parallèlement, un appel d’offres a été lancé afin d’externaliser le chantier des collections qui, en raison de l’impératif des délais, ne pouvait se réaliser en interne.
L’entreprise retenue est UP2ART pour le chantier proprement dit. Mais deux autres entreprises sont présentes : la Pierre au Carré pour le descellement d’un certain nombre d’objets scellés au mur et/ou sol du musée. La société Bovis Fine Art, quant à elle, a en charge le conditionnement de certains objets et leur transport vers des réserves externalisées.
La particularité du Musée des Comtes de Provence réside dans la diversité de ses collections : pierre, métal, verre, céramique, bois/mobilier, textile, animaux naturalisés, objets en cire, arts graphiques, photographies… autant de matériaux que de spécialités nécessaires pour réaliser ce chantier. Ce ne sont pas moins de 21 conservateurs-restaurateurs qui se succèdent durant les trois mois du chantier, de septembre à décembre 2024. L’équipe est complétée par cinq techniciennes de conservation qui conditionnent les objets de petit et moyen format et de cinq régisseurs qui ont en charge les mouvements d’œuvres et les conditionnements plus conséquents. Charlotte Sauzereau, responsable d’UP2ART et régisseuse d’œuvre d’art, est le chef d’orchestre de tout ce petit monde et coordonne l’ensemble, accompagnée de Caroline Gabriel, conservatrice-restauratrice.

La chaine opératoire : la pesée, le dépoussiérage, le constat d’état et enfin le conditionnement.
copyright C. Monthérat

Ainsi chaque semaine, une dizaine de personnes scrutent les objets. Elles les dépoussièrent, réalisent les constats d’état, effectuent des consolidations si cela s’avère nécessaire pour le transport, et enfin les conditionnent selon leur typologie et leur format : en bacs, sur palette, en MRT, en tamponnage. Un véritable conditionnement sur mesure est réalisé. En effet, compte tenu des enjeux financiers et organisationnels, l’un des objectifs est que ces conditionnements soient définitifs et réutilisables dans les futures réserves du musée.

Des infestations étaient suspectées avant le chantier des collections,
différentes bulles d’anoxie ont été mises en place par la société 3PA (Aurélie Fortin)
copyright C. Monthérat

Une fiche de suivi a été mise en place afin d’avoir une traçabilité sans faille de chacun des objets. Cette fiche permet de savoir si chaque objet est passé par toutes les étapes de la chaîne opératoire et accompagne l’objet jusqu’à son départ du Musée.
Le Musée sera presque entièrement vidé, à l’exception de certains objets de mobilier liturgique qui vont rester en place et faire l’objet d’une étude avant de procéder à leur restauration. Mais ceci est une autre histoire…

Parfois quand les objets sont trop encombrants, le travail se fait en extérieur ;
un chantier c’est aussi savoir s’adapter à des conditions pas toujours faciles
copyright C. Monthérat

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