Rochers de la Fontaine de Vaucluse. La vallée de la Sorgue à proximité de la résurgence
Le Musée-bibliothèque François Pétrarque consacré à Pétrarque, à l'humanisme renaissant et à l'italianité, mène, depuis sa réouverture en 1986, une politique d'acquisition de témoignages artistiques relatifs à la Fontaine-de-Vaucluse et à son territoire littéraire dans la continuité du lieu inspiré et d'une tradition créatrice qu'illustrent, à cinq siècles d'écart, les deux grandes figures poétiques : François Pétrarque et René Char.
Ainsi, cette maison-musée perpétue les liens esthétiques et sentimentaux entre un certain nombre d'artistes et le site à travers la thématique "Peinture et écriture" et le travail conjoint pictural et poétique du dialogue par le livre.
Hubert Robert, peintre des ruines, fut aussi sensible au spectacle de la nature. Ses Vues de la Fontaine-de-Vaucluse en sont le meilleur témoignage . Elles figuraient dans le catalogue de vente, après décès du peintre, qui eut lieu le 5 avril 1809.
On sait que Hubert Robert s'est rendu vers 1783 à la Fontaine-de-Vaucluse dont il a exécuté plusieurs représentations. De cette époque date une petite peinture conservée au musée Calvet et ce dessin.
Rochers de la Fontaine-de-Vaucluse est un lavis brun et crayon noir, daté environs de 1785. En 1783, Hubert Robert commence une série de monuments du Midi de la France, qui prolonge celle des ruines italiennes. Ce dessin, daté environ des années 1785, est le signe d'une faveur renaissante pour le site de Vaucluse et le souvenir de Pétrarque et Laure. Il traduit l'engouement préromantique pour un lieu exceptionnel indissociable de la légende pétrarquiste. Le relief en est accidenté et la nature grandiose, pourtant la campagne environnante recèle un rien de grâce emprunté à Watteau. L'ensemble témoigne d'une harmonie naturelle rousseauiste qui prélude aux développements futurs du XIXème siècle.
A l'exception de quelques silhouettes de femmes et d'enfants sur le bord de la Sorgue, il représente essentiellement une haute falaise qui bloque l'horizon et un rocher déchiqueté en forme de pain de sucre qui se détache, à gauche, sur la muraille du fond. Il n'y a aucune construction au creux de la combe. C'est une interprétation sobre et efficace qui évoque avec une grande maîtrise la beauté sauvage et la grandeur du site. Elle s'inscrit dans le courant rousseauiste, à la fin du XVIIIème siècle, de redécouverte de la nature.
Ce dessin de Hubert Robert a été présenté en 1978 à la National Gallery of Art de Washington pour l'exposition : Hubert Robert, drawings and watercolours.
Informations détaillées :
Nom de l'artiste : ROBERT H. Hubert
Genre : Dessin - Art graphique
Domaine 1 : Artistique
Domaine 2 : Autre Paysage
Datation : 0 / 1780 / 1800
Période : Période contemporaine (1789 à nos jours)
Provenance : Galerie Agnew et sons
Dimensions : 0,305 x 0,406 m
Matière : plume et lavis
Technique : Dessin
Commission : 1989
N° inventaire : 4000
Bibliographie expositions : Jean de Cayeux, Hubert Robert, Paris, Fayard, 1989.
Jean de Cayeux, Hubert Robert en Provence, texte dactylographié de la conférence au Musée Pétrarque le 13 mars 1991.