Les compagnons dans le jardin
Typographie illustrée de quatre gravures en couleur de Zao-Wou-Ki. Le musée-bibliothèque François-Pétrarque consacré à Pétrarque, à l'humanisme renaissant et à l'italianité, mène, depuis sa réouverture en 1986, une politique d'acquisition de témoignages artistiques relatifs à la Fontaine-de-Vaucluse et à son territoire littéraire dans la continuité du lieu inspiré et d'une tradition créatrice qu'illustrent, à cinq siècles d'écart, les deux grandes figures poétiques : François Pétrarque et René Char. Ainsi, cette maison-musée perpétue les liens esthétiques et sentimentaux entre un certain nombre d'artistes et le site à travers la thématique "Peinture et écriture" et le travail conjoint pictural et poétique du dialogue par le livre. Les Compagnons dans le jardin a été édité en mai 1957 par Louis Broder à Paris et est illustré de quatre gravures en couleur de Zao-Wou-Ki tirées sur les presses de R. Dutrou. L'édition est en partie originale et comprend cent trente exemplaires sur Rives signés de l'auteur et de l'illustrateur. Il s'agit ici de l'un des quinze numérotés en chiffres romains (V/XV), en feuilles, sous chemise et étui. Les compagnons dans le jardin a connu trois versions successives entre 1955 et 1957. La version définitive est celle-ci ; elle sera reprise en octobre 1957 dans La Bibliothèque est en feu et autres poèmes et en 1967 dans La Parole en Archipel avec deux variantes. Ce recueil comporte quatre parties : Les Compagnons dans le jardin, Bonne grâce d'un temps d'avril, Neuf Merci et Débris mortels de Mozart. Chacun d'eux contient une lithographie, exception faite de Neuf Merci. Trois des illustrations sont insérées dans le corps du texte et une se trouve en frontispice. Les œuvres de Zao-Wou-ki s'interpellent, se répondent et se complètent grâce à de subtiles harmonies de formes et de couleurs. Une multitude de traits bruns, noirs, verts ou jaunes, ténus et vibrants s'en dégagent. On perçoit à travers eux, comme une trace de l'esthétique des idéogrammes chinois, de la vivacité des filets d'eau, des herbes folles et des pistes animales. Ces "fils" peuvent être mêles à des traits plus épais et plus aérés qui semblent flotter calmement comme des fumerolles et s'élever délicatement à travers les gravures. Chacune se détache d'un fond gris-jaune ou bleu qui forme une harmonie aux tonalités douces avec les couleurs des motifs : brun, vert, gris (clair ou soutenu) – brun, bleu, gris – brun, jaune bleu, jaune, noir. L'ensemble s'anime grâce à ces fonds qui, loin d'être unis, varient dans des effets de tons à tons. La couleur de chacun joue sur les passages sombres ou non de manière à éclairer ou faire saillir certains détails. Ces quatre illustrations sont-elles une mise en image des quatre saisons ? Le titre du recueil, Les Compagnons dans le jardin, laisse envisager une telle interprétation. Le jardin est bien le lieu humanisé mais naturel à l'origine, où se rencontrent les quatre saisons, où s'apprivoisent les quatre éléments : la terre, l'eau, le ciel et le feu.
Informations détaillées :
Nom de l'artiste : CHAR René
Genre : Document - Archive
Domaine 1 : Artistique
Domaine 2 : Autre Poésie
Datation : 1957 / 0 / 0
Période : Période contemporaine (1789 à nos jours)
Provenance : Vente publique "Rose et Georgette Engelhard"
Dimensions : 0,170 x 0,150 m
Matière : Typographie illustrée de quatre gravures en couleur
Technique :
Commission : 1990
N° inventaire : AC 40
Bibliographie expositions : René Char, Les Compagnons dans le jardin, Paris, Louis Broder, 1957, 52 pages.